Une nouvelle caméra TEP (tomographie par émission de positons) vient d’être installée dans le service de médecine nucléaire du Centre Antoine Lacassagne.

 

La tomographie par émission de positons (TEP) est un examen d’imagerie qui repose sur l’injection dans le sang d’un «radiopharmaceutique», c’est-à-dire une molécule faiblement radioactive par exemple du glucose marqué au Fluor-18 (18FDG). Comme les cellules tumorales consomment plus et de manière différente des cellules saines le glucose, elles «fixent» davantage ce radiopharmaceutique. Une caméra TEP détecte la radioactivité et permet d’obtenir des images précises de la répartition du glucose radioactif dans l’organisme et donc, en particulier, de celles d’éventuels tissus cancéreux.

La nouvelle caméra TEP installée au Centre Antoine Lacassagne représente un véritable saut technologique avec un système de détection de nouvelle génération. Cette caméra est la 5ème de ce type installée en France, et la première dans la région.

Sa sensibilité est augmentée de 60 % par rapport à l’ancienne technologie grâce à sa chaîne de détection dite « numérique ». Ceci permet une meilleure qualité d’images et, en particulier, de repérer avec plus de sécurité les petites lésions. Ce gain en sensibilité est surtout exploité pour réduire le temps d’acquisition des images (ainsi qu’éventuellement la dose de traceur injecté). On peut ainsi réduire de 20% en moyenne les durées des examens ce qui est particulièrement appréciable pour les patients douloureux ou agités. Cela nous permet surtout de réaliser plus d’examens quotidiens, de réduire les délais de rendez-vous et ainsi de mieux répondre aux demandes d’examens en augmentation régulière en attendant d’avoir la possibilité d’installer une deuxième caméra. En effet, les indications ne cessent de progresser, la TEP au 18FDG étant, en particulier, de plus en plus utilisée pour évaluer l’efficacité des traitements et notamment des thérapies ciblées.

Mais ce gain en sensibilité ouvre aussi la voie à de nouveaux types d’examens, comme le gating respiratoire (permettant d’éviter le flou lié à la respiration) ou les acquisitions dynamiques qui pourraient apporter de nouvelles données sur la biologie tumorale du 18FDG et ainsi de nouvelles informations diagnostiques.

Enfin l’installation de cette nouvelle génération de caméra TEP s’inscrit dans le cadre du projet 3IA (Institut Interdisciplinaire d’Intelligence Artificielle) de l’Université Côte d’Azur récemment labélisé dans lequel Dr Olivier HUMBERT est titulaire d’une chaire dédiée à l’imagerie en cancérologie. Grâce à cet appareil, notamment, on dispose d’images de plus en plus riches dont on peut extraire une très grande quantité de données. L’intelligence artificielle devrait aider à mieux exploiter ces informations.

Pr Jacques DARCOURT
Chef du Service Médecine Nucléaire