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Le Centre Antoine Lacassagne annonce la publication dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet Gastroenterology and Hepatology des résultats de son étude européenne OPERA 

Il est désormais possible de guérir d’un cancer du rectum à un stade précoce sans intervention et en gardant une fonction intestinale normale. Ces traitements conservateurs utilisant la radiothérapie de contact (technique Papillon) viennent d’être publiés dans la revue Lancet par le Pr Jean-Pierre GERARD suite à l’étude randomisée OPERA.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468125322003922?via%3Dihub

Les résultats publiés montrent que pour les cancers du rectum traités à un stade précoce (T2-T3a/b inférieur à 5 cm de diamètre) on peut espérer 80% de traitement conservateur au-delà de 3 ans en associant une radio-chimiothérapie et une radiothérapie de contact endocavitaire (Technique Papillon). On atteint 90% pour les tumeurs de moins de 3 cm traitées d’emblée par radiothérapie de contact. 

Le Pr H. Rutten de Hollande commente cette étude dans la revue Lancet en écrivant : c’est la première fois qu’une étude scientifique apporte la preuve formelle du succès d’un tel traitement conservateur sans chirurgie. Désormais il est possible de programmer, dès le diagnostic de ces formes précoces, une stratégie de préservation de l’organe. Le rôle de la radiothérapie de contact est essentiel et démontré. La guérison sans mutilation n’est plus une « loterie » conclue ce chirurgien.

C’est dans le cadre de Mars Bleu, Mois du dépistage du cancer colorectal que le Centre annonce cette publication, démontrant une fois de plus l’intérêt du dépistage et le la prise en charge précoce de la maladie.

L’essai OPERA a impliqué 3 centres français (Nice, Lyon, Mâcon), 4 centres anglais et un centre suisse. Par tirage au sort, entre 2015-2020, 141 patients ont été traités, soit selon le protocole Habr Gama, soit par le même protocole mais en ajoutant 3 séances de radiothérapie de contact. Sur l’ensemble des malades, ceux ayant bénéficiés de radiothérapie de contact ont pu conserver un rectum normal dans 80% des cas (contre 59% sans radiothérapie de contact) et si ces tumeurs T2-T3ab étaient inférieures à 3 cm, 30 sur 31(>90%) sont en vie à 3 ans sans opération, sans toxicité importante et avec une fonction intestinale satisfaisante.

« Cette possibilité, grâce à la radiothérapie de contact, de guérir les cancers précoces du rectum sans chirurgie est une révolution dans les pratiques médicales » explique le Pr Jean-Pierre GERARD. « Elle est pratiquée à Nice depuis plusieurs années, mais il manquait la « preuve scientifique » de son efficacité. C’est chose faite depuis la publication de l’essai OPERA. Il faut bien sûr modération et rigueur gardées. Seuls peuvent bénéficier de ces traitements conservateurs des patients  » bien sélectionnés « . Cette approche conservatrice s’inscrit totalement dans le projet national de « désescalade » dans la prise en charge des cancers promu actuellement par le gouvernement. L’avenir, avec l’aide de tous les gastro-entérologues, chirurgiens et cancérologues et le soutien des industriels de la radiothérapie devrait, on l’espère, confirmer cette bonne nouvelle dans la vie de tous les jours. »