Mars Bleu, le mois de la promotion du dépistage du cancer colorectal !

Comme chaque année, le mois de Mars est l’occasion de mettre l’accent sur l’intérêt du dépistage du cancer colorectal. Il appartient à chacun de nous de relayer l’intérêt du dépistage et pour cela d’en connaitre les enjeux et son organisation.

Entretien avec le Dr Ludovic Evesque, Oncologue Médical au Centre Antoine Lacassagne


Pourquoi un dépistage ?

Le cancer colorectal est le 2ème cancer le plus meurtrier, après le cancer du poumon. Chaque année il touche plus de 43 000 personnes en France, le plus souvent après 50 ans, et est responsable de plus de 17 000 décès. Il touche 4 hommes sur 100 et 2 femmes sur 100.

Il s’agit d’un cancer qui reste très longtemps asymptomatique. Attendre l’apparition de signes cliniques traduit souvent malheureusement la présence d’un cancer plus avancé. Son histoire naturelle est bien connue : le stade de cancer fait suite au développement sur une durée d’environ 10 ans d’un polype dit dysplasique.

En cas de prise en charge à un stade précoce, ce cancer se guérit dans 9 cas sur 10. Il faut donc le diagnostiquer le plus tôt possible.

En quoi consiste le test de dépistage ?

En cas de cancer, ou de polype, la paroi du colon est abimée et laisse passer des quantités infimes d’hémoglobine qui peut être identifiée dans les selles. L’objectif du test est donc de rechercher la présence d’une quantité infime de sang dans les selles, invisible à l’œil nu. Il s’agit d’un kit avec un dispositif permettant de recueillir un minuscule échantillon de selles que l’on place dans un flacon et que l’on envoie à l’aide d’une enveloppe prétimbrée à un laboratoire d’analyses centralisé. Les résultats sont disponibles en ligne 3 jours après l’envoi du test.

En pratique comment est organisé le dépistage ?

Il s’adresse à tous les citoyens âgés de 50 à 74 ans, qui n’ont ni symptôme et ni facteur de risque particulier. Un courrier est adressé tous les 2 ans à partir de 50 ans et invite à consulter son médecin traitant. Ce dernier évalue le niveau de risque et oriente, soit vers un test de dépistage qu’il remet au patient, soit vers une consultation de gastroentérologie si le risque est jugé élevé ou s’il existe des symptômes évocateurs. Depuis peu, pour les personnes pressées ne souhaitant pas prendre rendez-vous chez le médecin traitant, il est possible de commander directement son kit de dépistage en ligne (https://monkit.depistage-colorectal.fr/) ou de le récupérer chez son pharmacien. Le test est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie.

Si le test est positif que faire ?

Le test est rendu négatif dans 96% des cas. Si tel est le cas on peut être rassuré et il est recommandé de réitérer le test à la prochaine sollicitation de l’Assurance Maladie 2 ans plus tard.

Si le test est positif en revanche il faut consulter son médecin traitant afin d’être orienté vers un gastroentérologue qui pratiquera une coloscopie afin de vérifier l’état de la paroi colique et la présence éventuelle d’un cancer ou d’un polype précancéreux. Attention un test positif ne signifie pas la présence d’un cancer mais justifie la réalisation d’un tel examen pour vérification.

Que dire aux personnes qui s’estiment en bonne santé, sans symptôme particulier et avec un mode de vie sain et qui ne voient pas l’intérêt d’un tel examen ?

Ce test est spécifiquement fait pour eux ! Il ne s’adresse pas à des malades mais à des personnes en bonne santé et sans symptôme. La contrainte du test est minime par rapport à l’intérêt pour leur santé future. Le message est difficile à faire passer, d’où l’intérêt des campagnes de dépistage !

Y a-t-il d’autres alternatives ?

Non il n’y a pas d’autre alternative séduisante à ce jour !

Dans le futur la recherche sur prise de sang d’ADN tumoral circulant devrait se développer et potentiellement supplanter ce test. Mais il faudra encore probablement encore attendre plusieurs années avant que cette pratique ne s’impose. La réalisation d’une coloscopie d’emblée pour toute la population n’a pas été retenue par les autorités françaises en raison de l’acceptabilité délicate de cet examen, de son risque potentiel, et du cout important que cela représenterait pour la société.

Quel est le taux de participation ?

Beaucoup trop bas malheureusement. La participation a ce dépistage reste insuffisante : elle n’est que de 34,6% en France en 2020-2021 permettant le diagnostic de 2 200 nouveaux cancers et 2 600 décès qui sont évités chaque année.

L’augmentation de cette participation permettrait d’éviter chaque année 5 700 cancers colorectaux et 6 600 décès avec un taux de participation à 65% !

En parler autour de vous contribue à démystifier ce test, et au-delà de l’aspect jugé parfois « sale », tabou, et d’un intérêt parfois jugé insuffisant chez les personnes en bonne santé, permettra d’augmenter ce taux de participation et de sauver des vies. Allons-y !

Vente aux enchères – Jeudi 13 avril 2023

Le 13 avril, le Centre Antoine Lacassagne et la Maison de ventes Boisgirard-Antonini proposeront une vente aux enchères inédite en faveur de la lutte contre le cancer dans la région.

13 artistes de la région et acteurs locaux ont répondu présents en proposant des lots inédits pour l’occasion :  expériences originales, moments d’exception, équipements sportifs dédicacés et œuvres d’art uniques.

Les fonds récoltés lors de la soirée serviront à faire avancer la recherche et à financer un projet visant à améliorer la prise en charge de nos jeunes patients grâce à un dispositif de contourage innovant, basé sur l’Intelligence Artificielle en Radiothérapie pédiatrique.

Pour participer à la vente aux enchères et tenter d’acquérir l’un des magnifiques lots, il suffit :

– D’être présent au diner de charité le 13 avril qui se déroulera au musée départemental des arts asiatiques
ou
– De passer un ordre d’achat, dès à présent, en envoyant un mail au commissaire-priseur en charge de la vente, à l’adresse suivante : pierre-dominique@boisgirard.net

Découvrez le catalogue ici

Contacts 

Julien Lizé (Centre Antoine Lacassagne) : julien.lize@nice.unicancer.fr
Pierre-Dominique Antonini (Commissaire-priseur) : pierre-dominique@boisgirard.net

Deux projets du Centre lauréats du 14ème Appel à Projets Santé du Département des Alpes Maritimes

Jeudi 2 mars dernier avait lieu la Cérémonie des lauréats de l’Appel à Projets Santé du Département : deux projets du Centre ont été retenus par le Comité Scientifique et seront financés à hauteur de 50% par le Département :

Projet de Pierre-Malick KOULIBALY, Physicien Médical : « Optimisation des doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée au 177Lu-PSMA pour le cancer de la prostate ».

Projet du Dr Déborah Aloi, Onco-radiothérapeute : « Amélioration de la prise en charge du patient traité en protonthérapie oculaire grâce à une nouvelle chaise robotisée 7 axes ».

Pour le premier projet, le financement du Département permettra l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie pour optimiser les doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée pour le cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate métastatique représente 20 000 nouveaux cas par an en France, dont 48 % à 80 % seront résistants à la castration. C’est un enjeu majeur de santé. Un nouveau médicament radiopharmaceutique (177Lu-PSMA) permet désormais de proposer à ces patients une nouvelle solution thérapeutique via la radiothérapie interne vectorisée (RIV, médecine nucléaire). Les patients éligibles vont bénéficier de 4 à 6 cures de ce traitement. En radiothérapie externe et en curiethérapie, une étude dosimétrique est réalisée préalablement à tout traitement. Ce n’est pas le cas actuellement en RIV où l’on délivre au patient une activité forfaitaire sans connaître précisément la dose qui va être déposée au niveau de la cible tumorale ou des tissus sains.

Réaliser une étude dosimétrique préalablement à la RIV pour connaître précisément la dose délivrée aurait deux avantages majeurs :

1/ Disposer de données permettant d’optimiser l’activité délivrée au cours des cures successives.
2/ Documenter la dose déjà déposée au niveau de chaque type de tissus (moelle osseuse par exemple) dans le cas où une radiothérapie externe classique doit être prescrite par la suite.

L’objectif du projet est de développer un protocole complet (Clinical Dosimetry Workflow) permettant l’estimation de la dose délivrée au patient. Ce protocole comprend entre autres la mise en place et la validation des étapes de calibrage des caméras scintigraphiques, d’acquisition, de reconstruction et de quantification des images du patient, de prétraitement et enfin d’estimation de la dose.

Cette estimation finale de la dose nécessite l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie, acquisition qui fait l’objet de l’Appel à Projet du Département.

Pour le second projet, le financement du Département permettra le remplacement de la chaise de traitement, associée à un robot 7 axes, utilisée pour la protonthérapie oculaire.

Le cyclotron MEDICYC a traité avec succès 7 000 patients de toute la France souffrant de tumeurs oculaires depuis plus de 30 ans, soit 10% des patients mondiaux. Certaines de ses composantes montrent des signes de vieillissement, c’est le cas des systèmes hyperfréquences permettant l’accélération des protons dans le cyclotron mais aussi des alimentations de puissance du cyclotron et de ses sous-équipements et de certains des équipements mécaniques comme la chaise de positionnement du patient en salle de traitement. Cette dernière présente des jeux importants qui nécessitent une prise de clichés rayons X excessive de positionnement de l’œil du patient lors de chacun de ses déplacements.

Le remplacement de la chaise de traitement, associée à l’acquisition d’un nouveau robot de positionnement « 7 axes », permettraient de :

– Réduire le risque potentiel de sur-irradiation du patient lié au déplacement de la chaise.
– Réduire le temps global de traitement par un pré-positionnement rapide et automatisé de l’œil.
– Proposer des faisceaux de traitements cliniquement significatifs avec des angulations inaccessibles à ce jour avec la chaise en place.
– Améliorer le confort du patient du fait de l’assise dure, avec des rotations de tête inconfortables pour lesquelles des rotations appliquées par le robot peuvent se substituer.
– Faciliter la prise en charge des patients petits (enfants) ou très grands qui imposent l’utilisation d’entretoises lourdes et difficiles à manipuler.
– Diversifier les indications cliniques avec la prise en charge de tumeurs peu profondes extra-oculaires.
– Coupler positionnement spatial et angulaire de l’œil afin de proposer des solutions de repositionnement automatisées basées sur les clichés rayons X affichant les clips de Tantale (actuellement le positionnement est fait de façon manuelle et itérative et est très opérateur dépendant).
– Oter l’appréhension psychologique de la « chaise électrique » pour les patients comme pour le personnel.
– Utiliser le robot comme passeur d’échantillons pour la recherche en biologie et le contrôle de qualité du faisceau.

Publication des résultats de l’essai OPERA dans The Lancet

Le Centre Antoine Lacassagne annonce la publication dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet Gastroenterology and Hepatology des résultats de son étude européenne OPERA 

Il est désormais possible de guérir d’un cancer du rectum à un stade précoce sans intervention et en gardant une fonction intestinale normale. Ces traitements conservateurs utilisant la radiothérapie de contact (technique Papillon) viennent d’être publiés dans la revue Lancet par le Pr Jean-Pierre GERARD suite à l’étude randomisée OPERA.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468125322003922?via%3Dihub

Les résultats publiés montrent que pour les cancers du rectum traités à un stade précoce (T2-T3a/b inférieur à 5 cm de diamètre) on peut espérer 80% de traitement conservateur au-delà de 3 ans en associant une radio-chimiothérapie et une radiothérapie de contact endocavitaire (Technique Papillon). On atteint 90% pour les tumeurs de moins de 3 cm traitées d’emblée par radiothérapie de contact. 

Le Pr H. Rutten de Hollande commente cette étude dans la revue Lancet en écrivant : c’est la première fois qu’une étude scientifique apporte la preuve formelle du succès d’un tel traitement conservateur sans chirurgie. Désormais il est possible de programmer, dès le diagnostic de ces formes précoces, une stratégie de préservation de l’organe. Le rôle de la radiothérapie de contact est essentiel et démontré. La guérison sans mutilation n’est plus une « loterie » conclue ce chirurgien.

C’est dans le cadre de Mars Bleu, Mois du dépistage du cancer colorectal que le Centre annonce cette publication, démontrant une fois de plus l’intérêt du dépistage et le la prise en charge précoce de la maladie.

L’essai OPERA a impliqué 3 centres français (Nice, Lyon, Mâcon), 4 centres anglais et un centre suisse. Par tirage au sort, entre 2015-2020, 141 patients ont été traités, soit selon le protocole Habr Gama, soit par le même protocole mais en ajoutant 3 séances de radiothérapie de contact. Sur l’ensemble des malades, ceux ayant bénéficiés de radiothérapie de contact ont pu conserver un rectum normal dans 80% des cas (contre 59% sans radiothérapie de contact) et si ces tumeurs T2-T3ab étaient inférieures à 3 cm, 30 sur 31(>90%) sont en vie à 3 ans sans opération, sans toxicité importante et avec une fonction intestinale satisfaisante.

« Cette possibilité, grâce à la radiothérapie de contact, de guérir les cancers précoces du rectum sans chirurgie est une révolution dans les pratiques médicales » explique le Pr Jean-Pierre GERARD. « Elle est pratiquée à Nice depuis plusieurs années, mais il manquait la « preuve scientifique » de son efficacité. C’est chose faite depuis la publication de l’essai OPERA. Il faut bien sûr modération et rigueur gardées. Seuls peuvent bénéficier de ces traitements conservateurs des patients  » bien sélectionnés « . Cette approche conservatrice s’inscrit totalement dans le projet national de « désescalade » dans la prise en charge des cancers promu actuellement par le gouvernement. L’avenir, avec l’aide de tous les gastro-entérologues, chirurgiens et cancérologues et le soutien des industriels de la radiothérapie devrait, on l’espère, confirmer cette bonne nouvelle dans la vie de tous les jours. »

Classement Newsweek 2023 des hôpitaux spécialisés en cancérologie

Nous sommes fiers de partager le classement Newsweek 2023 des hôpitaux spécialisés en cancérologie. Pour la 4ème année consécutive, le Centre Antoine Lacassagne (UNICANCER) figure parmi les meilleurs hôpitaux au monde (125ème), mais aussi parmi les meilleurs en France (9ème) et le premier de la Région Sud de Provence-Alpes-Côte-D’azur.


Ce classement prend en compte des critères qui ont du sens : l’évaluation par des pairs sélectionnés dans 28 pays, la satisfaction des patients et les principaux indicateurs relatifs à la qualité et à la sécurité des soins, mais aussi cette année le niveau de déploiement de l’intelligence artificielle et des technologies du numérique dans l’établissement. 

C’est à nouveau une belle reconnaissance et un réel encouragement pour notre établissement. Un immense merci à l’ensemble du personnel du Centre Antoine Lacassagne pour son remarquable engagement quotidien au service des malades.

https://www.newsweek.com/rankings/worlds-best-specialized-hospitals-2023

Diner de charité – Jeudi 13 avril 2023

Le Centre de Lutte Contre le Cancer de Nice est heureux d’organiser son premier diner de charité le jeudi 13 avril 2023 dans l’écrin du musée départemental des arts asiatiques à Nice qui ouvrira exceptionnellement son lieu pour soutenir notre combat contre cancer.

Parce que la soirée sera placée sous le signe de la vie et de l’innovation, nous aurons l’honneur d’avoir comme parrain de l’évènement, Guillaume Nery, champion de monde d’apnée et spécialiste des profondeurs, natif de la région et sensible à la cause.

En collaboration avec le chef Patrick Raingeard du Cap Estel, 4 chefs de renom (Patrick Raingeard et Christophe Cussac, chefs étoilés, Jacques Rolancy, meilleur ouvrier de France et Vincent Delhomme, chef pâtissier) offriront un repas gastronomique à l’image de ce qu’ils proposent dans leurs restaurants respectifs de la Côte d’Azur.

La soirée débutera par une vente aux enchères caritative de lots inédits parmi lesquels des œuvres de la scène artistique locale (Laurence Jenkell, Nicolas Bianco, Siera…), des équipements sportifs dédicacés (maillots OGC Nice, NVB, Nice Hockey…) et des expériences originales (un diner gastronomique au Cap Estel, une sortie en apnée avec Guillaume Nery, le tir du coup de canon de midi à Nice). Un tirage au sort parmi les participants aura également lieu pour leur permettre de gagner un séjour de rêve.

Catalogue de la vente aux enchères

Les fonds récoltés lors de la soirée serviront à faire avancer la recherche contre le cancer et à financer un projet visant à développer l’Intelligence Artificielle en Oncologie pour améliorer la prise en charge de tous nos patients.

L’événement rassemblera ceux qui à leur manière luttent contre le cancer et sans qui les projets n’avanceraient pas aussi vite : médecins, mécènes, entreprises locales, associations et généreux donateurs.

Une occasion de passer un moment inoubliable, d’échanger avec des acteurs reconnus de l’économie locale et d’imaginer ensemble la santé de demain.

 Tarif : 350€ par personne

Participez à cette soirée et soutenez la lutte contre le cancer dans la région.

Découvrez le catalogue de la vente aux enchères

Ensemble, faisons gagner la vie !

Réservation, Contact et information et réservation :
Julien Lizé
Responsable Mécénat Centre Antoine Lacassagne
dons@nice.unicancer.fr
04.92.03.15.01 / 06.80.23.71.11

 Réservez on-line : https://soutenir.centreantoinelacassagne.org/DinerDeCharite

Lancement d’une activité d’Oncogénétique biologique au Laboratoire d’Oncopharmacologie

Le 6 décembre dernier, le Centre Antoine Lacassagne a reçu l’autorisation de l’ARS-PACA pour mettre en place une activité biologique d’Oncogénétique au Laboratoire d’Oncopharmacologie. Cette autorisation fait du Centre Antoine Lacassagne le seul site en PACA-Est proposant cette activité. Cette activité biologique vient en complément de l’activité clinique d’Oncogénétique réalisée par l’équipe du Dr Véronique Mari en PACA-Est, avec près de 2.000 consultations par an.


Les activités de génétique constitutionnelle sont soumises à des agréments (Agence de la Biomédecine, ARS). Le Laboratoire d’Oncopharmacologie, dirigé par le Dr Marie-Christine Etienne-Grimaldi, est agréé depuis 2001 pour la détermination des caractéristiques génétiques d’une personne, limitée aux analyses de pharmacogénétique (gènes UGT1A1 et DPYD, respectivement pour les traitements par irinotécan et fluoropyrimidines). Le laboratoire disposant de locaux agréés, des compétences techniques (techniciens et équipements), et depuis peu d’un second biologiste agréé pour la réalisation d’examens d’oncogénétique, le Dr François Petit, une demande d’extension pour la réalisation de ces examens a été faite à l’ARS-PACA qui nous a donné son autorisation le 6 décembre dernier.

Cette activité biologique qui était jusqu’à présent externalisée, principalement à l’Institut Paoli Calmette (Marseille), vient en complément de l’activité clinique d’Oncogénétique placée sous la responsabilité du Dr Véronique Mari, avec près de 2000 consultations par an sur le territoire PACA-Est (A.M. et Var). Cette autorisation fait du Centre Antoine Lacassagne le seul site en PACA-Est proposant une activité biologique d’Oncogénétique, renforçant son positionnement territorial et améliorant le service rendu aux patients. L’internalisation de cette activité permettra une meilleure maîtrise de la gestion des prélèvements, des coûts et des délais de rendu des résultats. Cette nouvelle activité ouvre également la possibilité d’établir de nouveaux partenariats, de développer de nouveaux axes de recherche clinico-biologique, ainsi que d’accueillir des internes en Oncogénétique (biologie médicale et génétique clinique).

Le Laboratoire d’Oncopharmacologie proposera la recherche de facteurs génétiques de prédisposition aux cancers pour les 5 grandes indications suivantes:

– prédispositions héréditaires aux cancers sein-ovaire (13 gènes incluant notamment BRCA1/2 pour la prescription des PARP inhibiteurs dans le cancer du sein),
– prédispositions héréditaires aux cancers digestifs et aux polyposes (14 gènes),
– prédispositions héréditaires aux néoplasies endocriniennes multiples de type 2 (gène RET),
– prédispositions héréditaires aux cancers du pancréas (13 gènes),
– prédispositions héréditaires aux cancers de la prostate (7 gènes).

Les autres indications (peau, neurologie, rein) qui sont très minoritaires et ne font pas actuellement l’objet de panels consensuels continueront à être externalisés sur des laboratoires spécialisés.

Nous proposerons également le panel des 26 gènes de prédispositions héréditaires défini pour l’étude TUMOSPEC (conduite par l’INSERM, Gustave Roussy et l’Institut Curie) à laquelle participe le Centre Antoine Lacassagne.

L’analyse initiale NGS (par capture) pour les cas index sera réalisée à partir d’un « Panel oncogénétique » unique développé au laboratoire et regroupant l’ensemble des gènes d’intérêt. Seules les données correspondant à la prescription seront ensuite extraites, analysées et interprétées. Ces analyses incluront la recherche d’anomalies de séquence ponctuelles et la recherche de remaniements de grande taille (larges délétions ou duplications).

Les analyses ciblées (cas apparentés et analyses confirmatoires pour les cas index) seront réalisées avec des techniques conventionnelles. Dans un avenir proche, nous avons prévu de valider les analyses ciblées confirmatoires (cas index) à partir de prélèvements salivaires.

En pratique, la validation de ces analyses à partir d’ADN germinal sanguin est en cours et nous espérons proposer ces analyses dès le second trimestre 2023.

Présentation du Dr Pierre-Yves Bondiau, Chef du Département de Radiothérapie

Dr Pierre-Yves Bondiau
Oncologue radiothérapeute
Chef du Département de Radiothérapie

Au début des années 90, après une thèse de médecine sur la protonthérapie oculaire, le Dr Pierre-Yves Bondiau travaille au Cyclotron d’Orsay (Institut Curie – Paris). Sa thèse scientifique a été effectuée à l’Institut National de Recherche en Informatique (INRIA).

A la même époque, le premier robot appliqué à la radiothérapie est lancé sur le marché en 2001. Il s’agit d’une véritable rupture technologique en radiothérapie. Grâce à la grande précision du rayonnement, le CyberKnife était une application naturelle pour le Centre Antoine Lacassagne qui a été le premier centre français à démarrer cette technique. Puis, il démarre le projet de protonthérapie de Haute Énergie à Nice en 2016,

En 2020, le Dr Pierre-Yves Bondiau crée une base de données pour l’apprentissage des IA en radiothérapie.

La radiothérapie est une spécialité d’avenir : la montée en puissance des ordinateurs, les IA, la robotique, l’intégration des systèmes d’imagerie vont permettre de redéfinir la précision dans la délivrance des rayonnements. La destruction des localisations cancéreuses à un stade de plus en plus précoce va améliorer les résultats.

Les centres de lutte contre le cancer en France sont le fer de lance de ce combat. Ils doivent offrir les meilleurs soins et pour cela nécessitent des plateaux techniques, un enseignement et une recherche de grande qualité. En regroupant leur base de données, les CLCC pourraient développer des IA qui aideraient grandement, voire révolutionneraient la prise en charge des patients.

Plateau technique

• 2 Cyclotrons pour la protonthérapie haute énergie et pour la protonthérapie de basse énergie
• 1 Appareil de radiothérapie stéréotaxique, le système CyberKnife®
• 2 Accélérateurs linéaires
• Curiethérapie
• Radiothérapie de contact : Papillon +™ et Papillon 50 ™
• 2 Scanners de simulation, dont 1 scanner 4D
• 2 Accélérateurs Tomotherapy®

Meilleurs vœux 2023

Les équipes du Centre Antoine Lacassagne vous présentent leurs meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2023

L’Intelligence Artificielle au service de de la médecine pour améliorer l’espérance de vie des patients atteints de cancer du poumon



Prédire la réponse à l’immunothérapie des patients suivis pour un cancer du poumon et personnaliser la stratégie thérapeutique pour améliorer la qualité et l’espérance de vie des patients, tel est l’objectif du projet de recherche en Intelligence Artificielle « FEDERATED-PET » porté par le Pr Olivier HUMBERT, (Centre Antoine Lacassagne/Université Côte d’Azur/3IA Côte d’Azur), en partenariat avec Marco LORENZI, chercheur au centre Inria d’Université Côte d’Azur dans l’équipe Epione et titulaire d’une chaire 3IA Côte d’Azur. Le projet a débuté en novembre 2022 et durera 3 ans. Il implique 8 hôpitaux français, 4 centres de recherche de renommée internationale et est lauréat 2022 du Programme de Recherche Translationnelle en Cancérologie (PRT-K) de l’Institut National du Cancer (INCa) – Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS).

L’immunothérapie est devenu le traitement standard de 1ère ligne pour les patients présentant un cancer broncho-pulmonaire métastatique. Si l’immunothérapie permet une très bonne réponse tumorale avec des rémissions prolongées jusque-là non observées avec les autres chimiothérapies et thérapies ciblées, elle ne bénéficie qu’à environ un patient sur deux. Il existe donc une recherche très active pour identifier des « biomarqueurs » permettant de prédire l’efficacité de l’immunothérapie et mieux cibler les patients éligibles à ce traitement. L’objectif est, à terme, de mieux individualiser la stratégie thérapeutique pour améliorer l’espérance de vie des patients répondeurs, tout en limitant des toxicités et perte de temps pour les patients non-répondeurs.

Les nouveaux algorithmes d’intelligence artificielle permettent une analyse « en profondeur » des images médicales, pour en extraire des caractéristiques non visibles par l’œil humain mais potentiellement très informatives sur l’efficacité future des traitements. La difficulté est que ces algorithmes ont besoin d’être entraînés sur un grand nombre d’images pour « apprendre » une combinaison de paramètres capable de prédire la réponse au traitement. Or, ces images médicales étant privées et confidentielles, il est actuellement difficile de constituer de grandes bases de données sécurisées en dehors des hôpitaux.

Le projet « FEDERATED-PET » a pour objectif de répondre à cette contrainte sur les données médicales grâce à une technologie innovante développée par Inria : la plateforme logicielle Fed-BioMed (https://fedbiomed.gitlabpages.inria.fr/). Il s’agit d’une infrastructure informatique innovante permettant de faire communiquer entre eux plusieurs hôpitaux et entrainer les modèles d’intelligence artificielle de manière collaborative et sécurisée sur des données hétérogènes. Cet entrainement se fait donc sur les données biomédicales de plusieurs hôpitaux, sans avoir besoin de les faire sortir du réseau informatique de l’hôpital qui les a produites. Cela permet de garantir la confidentialité et la sécurité de ces données très sensibles. Cette technologie est appelée « Apprentissage Fédéré ». Le projet « FEDERATED-PET » est la première initiative française d’apprentissage fédéré de grande ampleur.

Le projet « FEDERATED-PET » est un projet ambitieux d’analyse « fédérée » de 1000 images TEP (tomographie par émission de positons) au 18FDG (18Fluoro-déoxy-glucose) de patients présentant un cancer du poumon et éligibles à une immunothérapie. L’imagerie TEP fournit de nombreuses informations non invasives sur la tumeur mais également sur le terrain immunitaire du patient. Ces 1000 images TEP seront réparties dans huit hôpitaux différents.

L’objectif du projet sera double :
-Développer une infrastructure de communication entre les hôpitaux pour « entrainer » collectivement les algorithmes d’Intelligence Artificielle, sans jamais sortir les données médicales des hôpitaux ou elles sont produites.
-Développer un nouvel outil d’Intelligence Artificielle à l’aide d’un algorithme capable, à partir de l’analyse des 1000 images TEP de patients présentant un cancer broncho-pulmonaire métastatique, de prédire l’efficacité future de l’immunothérapie pour, à terme, proposer une personnalisation de la stratégie thérapeutique, adaptée au profil d’immuno-réactivité de chaque patient.

Le projet a débuté en novembre 2022 et durera 3 ans. Il implique 8 hôpitaux français et 4 centres de recherches de renommé internationale.

A propos du Centre Antoine Lacassagne
Fondé en 1961, le Centre Antoine Lacassagne est un des 18 Centres de Lutte Contre le Cancer français du réseau Unicancer. Etablissement de santé de droit privé à but non lucratif et reconnu d’utilité publique (statut ESPIC – Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif), le Centre Antoine Lacassagne remplit des missions de service public en cancérologie : soins, recherche et enseignement. L’établissement prend en charge tous les types de cancer et traite une file active de plus de 6 400 patients par an.
Centre de recours expert en chirurgie oncologique cervico-faciale complexe, le Centre Antoine Lacassagne a créé, en 2011, l’Institut Universitaire de la Face et du Cou en collaboration avec le CHU de Nice. Disposant de toutes les techniques de traitement en radiothérapie, le Centre Antoine Lacassagne possède l’un des plateaux techniques les plus complets d’Europe. En 2016, il inaugure l’Institut Méditerranéen de ProtonThérapie doté d’un équipement de protonthérapie de haute énergie unique au monde avec comme priorité l’oncologie pédiatrique. Le Centre Antoine Lacassagne est également leader sur son territoire de santé dans la prise en charge des cancers du sein et gynécologiques : il a ouvert la Clinique du Sein en 2012 devenue l’Institut Universitaire du Sein et de Cancérologie Gynécologique en 2017 qui regroupe en un lieu dédié un plateau technique moderne et tous les professionnels spécialisés.
Chiffres clés 2021: 197 lits et places, 863 salariés, 6 280 patients pris en charge (file active), 547 patients inclus dans les essais cliniques, près de 64 000 consultations médicales, plus de 60 000 séjours hospitaliers.
Le Centre Antoine Lacassagne été certifié sans réserve par la Haute Autorité de Santé en octobre 2016.

À propos d’Université Côte d’Azur
Université Côte d’Azur a été créée en janvier 2020 avec un statut d’Université expérimentale. Elle est lauréate du label national majeur d’initiative d’excellence «IDEX » qui la positionne parmi les 9 universités  françaises « IDEX » intensives en recherche et à fort rayonnement international. Structurée en composantes internes novatrices dont les responsabilités sont accrues pour une plus grande agilité, Université Côte d’Azur adosse l’ensemble de ses missions de formation et d’innovation à l’excellence de sa recherche. Son fort ancrage au territoire azuréen en fait l’un des moteurs de son modèle de croissance.  Membre fondatrice de l’alliance européenne Ulysseus, porteuse de l’un des quatre Instituts Interdisciplinaires français d’Intelligence Artificielle (3IA) et dotée de partenariats majeurs avec les grands acteurs nationaux de la recherche, Université Côte d’Azur entend se placer parmi les meilleures universités européennes et consolider ainsi sa dimension internationale.

A propos d’Inria
Inria est l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique. La recherche de rang mondial et l’innovation technologique constituent son ADN. Les 3500 chercheurs et ingénieurs Inria vivent leur passion pour le numérique dans près de 200 équipes-projets, pour la plupart communes avec nos partenaires académiques, notamment les grandes universités de recherche et le CNRS. Ils y explorent des voies nouvelles, souvent dans l’interdisciplinarité et en collaboration avec des partenaires industriels pour répondre à des défis ambitieux.
Institut technologique, Inria soutient le développement de nombreux logiciels, parfois à empreinte mondiale à travers la dynamique open source. Parce que la startup technologique est un outil puissant pour réaliser l’impact de la recherche, Inria soutient aussi le risque entrepreneurial et la création de startups (Deeptech). Ancré dans les grands campus universitaires et les écosystèmes industriels, Inria s’inscrit au cœur de la dynamique du numérique.

A propos du 3IA Côte d’Azur
Le 3IA Côte d’Azur est l’un des quatre « Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle » labellisés en France en 2019. Il est spécialisé dans la santé et les territoires intelligents. Son objectif est de créer un écosystème innovant et influent à l’échelle locale, nationale et internationale. Il est coordonné par Université Côte d’Azur en partenariat avec les principaux acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche en IA de la région : CNRS, Inria, INSERM, EURECOM et SKEMA Business School. 3IA Côte d’Azur fait partie du réseau des 3IA qui se compose de : 3IA Côte d’Azur, ANITI Toulouse, MIAI Grenoble et PRAIRIE Paris.
L’Institut 3IA Côte d’Azur développe des activités de recherche de haut niveau grâce à un vivier de 48 Chaires académiques et 70 Doctorants et Postdoctorants. Les 57 contrats de collaboration avec le secteur industriel représentent 4,27M€ d’apports directs. Avec 21 formations labélisées 3IA, l’Institut a doublé le nombre de personnes formées en IA au sein de son écosystème.
En 2022, c’est 8M€ qui sont obtenus par Université Côte d’Azur pour le projet d’Ecole Française de l’Intelligence Artificielle – EFELIA. Ce projet, opéré au niveau local par l’Institut 3IA Côte d’Azur en lien avec le réseau des 3IA, a pour ambition de structurer une Ecole Française de l’Intelligence Artificielle afin de massifier la formation en IA à tous les niveaux (spécialistes ou interdisciplinaires).