Retour sur le cours de réparation des cancers cutanés de la face

Pour la seconde année consécutive, le cours de réparation des cancers cutanés de la face a eu lieu Les 11 et 12 mai derniers, à l’Institut Universitaire de la Face et du Cou et au laboratoire d’anatomie de la Faculté de Nice.

Dix-huit participants médecins, venus de toutes les régions françaises, ont participé à cette session. Toutes les localisations des pertes de substance du scalp, du front, des lèvres, des joues et des pavillons de l’oreille ont été abordées de façon exhaustive.

Ce cours chirurgical de perfectionnement spécialisé est dédié à la prise en charge et à la réparation complexe et difficile de la grande variété de tumeurs cutanées de la face, pathologie dont l’incidence est en constante augmentation. Grâce à des conférences interactives, des vidéos et des dissections anatomiques, toutes les localisations des pertes de substance de la région céphalique sont traitées de façon exhaustive.

Ce cours est dispensé sur 2 sessions annuelles et aborde la totalité de la face avec un nombre de participants limité, pour un enseignement interactif et confraternel.

La prochaine session qui traitera de la région médio-faciale (nez et région orbito-palpébrale) se tiendra les 7 et 8 décembre 2023.

Le collège enseignant comprend des médecins et chirurgiens, libéraux et hospitalo-universitaires, spécialisés dans la prise en charge des tumeurs cutanées de la face et du cou :

Dr Dorian Culié, ORL Chirurgie Face et Cou (IUFC, Nice)
Dr Cyril Clérico, Chirurgie Plastique Esthétique et Reconstructrice
Dr Olivier Camuzard, Chirurgie Plastique Esthétique et Reconstructrice (CHU, Nice)
Dr Denis Flores, Chirurgien Oculo-orbito-palpébral (IUFC, Nice)
Pr Henri Montaudié, Dermatologue (CHU, Nice)
Dr Gilles Poissonnet, ORL Chirurgie Face et Cou (IUFC, Nice)
Dr Anne Sudaka, Anatomopathologiste (Centre Antoine-Lacassagne, Nice)

Lieu :
 Institut Universitaire de la Face et du Cou, Salle des arènes, 5ème étage,
 31 avenue de Valombrose, 06103, Nice
 Laboratoire d’anatomie, Faculté de Nice

Contacts :
Responsable organisation : gilles.poissonnet@unicancer.fr

Comité de Coordination de l’Enseignement et de l’Activité Scientifique :
christelle.paletta@nice.unicancer.fr / 04 92 03 12 20

Remerciements aux laboratoires : LAMIDEY-NOURY, LA ROCHE-POSAY, MSD, BIOTECH et VEA pour leur aide précieuse.

         

                                      

Radiothérapie – Retour vers l’hypofractionnement

Retour vers l’hypofractionnement

Le principe de l’hypofractionnement en radiothérapie est de délivrer une dose plus élevée par séance et de réduire la durée du traitement.

Ce concept avait été mis en place au début des traitements par radiothérapie par les écoles allemande et autrichienne puis abandonné pour le fractionnement classique que l’on connait aujourd’hui.

Dans les années 70, il est à nouveau envisagé mais à cette époque les complications tardives qui en découlent le font à nouveau disparaitre. Il est à noter que par rapport à cette épique, les traitements actuels sont réalisés par des techniques d’irradiation différentes, en termes de précision, de dosimétrie et d’énergie.

Au début des années 2000, le Centre Antoine Lacassagne est particulièrement novateur avec les études du Dr Courdi dans le traitement des cancers du sein chez la femme âgée. Il s’agit alors de délivrer une séance par semaine pendant cinq semaines ou plus.

Les résultats à long terme sont alors encourageants en faveur de l’hypofractionnement dans le cancer du sein. L’absence de différence d’effets secondaires à long terme est maintenant bien connue. Logiquement, ces protocoles d’hypofractionnement sont de plus en plus réalisés principalement pour les cancers du sein, de la prostate et du poumon.

Dans le cadre du cancer du sein, l’avantage est de proposer des schémas plus courts comportant moins de séances, ce qui permet de simplifier l’accès au traitement pour les patientes. Le protocole classique consiste en 25 séances de radiothérapie, mais il est possible, pour certaines patientes, de ne faire que 15 séances en 3 semaines. L’absence de différence d’effets secondaires est probablement à mettre sur le compte de la précision, de la dosimétrie et de l’énergie utilisée [1,2]. Récemment, il est même proposé de réaliser tout le traitement ionisant en seulement 5 jours, à raison d’une séance par jour.

Dans le cas du cancer de la prostate, l’hypofractionnement est permis par la précision obtenue avec les techniques d’irradiation moderne. Celle-ci va permettre de diminuer les toxicités tardives en sachant que le cancer de la prostate serait plus sensible à un fractionnement plus élevé.

Ces éléments doivent être aussi mis en comparaison avec l’hypofractionnement extrême permis par la précision du CyberKnife® : trois à cinq séances dans le cadre des cancers pulmonaires, et cinq séances pour les cancers de la prostate. Il s’agit d’un changement majeur dans la prise en charge de ces types de cancers.

En conclusion, nous assistons à un grand retour de l’hypofractionnement dans le traitement de plusieurs types de cancers. On comprend l’intérêt majeur de l’hypofractionnement pour les patients, celui-ci permettant une amélioration importante de la qualité de vie avec des effets secondaires comparables au traitement conventionnel. Il en découle une simplification de la prise en charge pour le plus grand bien des patients.

Dr Pierre-Yves BONDIAU,
Chef du Département de Radiothérapie

[1] Short-Course Hypofractionated Radiation Therapy With Boost in Women With Stages 0 to IIIa Breast Cancer: A Phase 2 Trial. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 2016 Jan
1;94(1):118-125. Stuti Ahlawat 1, Bruce G Haffty 1, Sharad Goyal 1, Thomas Kearney 1, Laurie Kirstein 1, Chunxia Chen 2, Dirk F Moore 2, Atif J Khan 3
[2] 5-Year Results of a Prospective Phase 2 Trial Evaluating 3-Week Hypofractionated Whole Breast Radiation Therapy Inclusive of a Sequential Boost. Int J Radiat Oncol Biol
Phys. 2019 Oct 1;105(2):267-274 Gupta A, Khan AJ, Yegya-Raman N, Sayan M, Ahlawat S, Ohri N, Goyal S, Moore DF, Eladoumikdachi F, Toppmeyer D, Haffty BG.

A la rencontre de nos professionnels – Fabienne Hery, accompagnatrice en santé

Fabienne Hery
Accompagnatrice en santé

Espace Rencontres et Information ERI®


En quoi consiste le métier d’accompagnateur en santé ? Quel est votre rôle ?

L’ERI® (Espace Rencontres et Information) est un espace dédié en première intention aux patients et à leur famille. C’est en 2001 que le concept des ERI® a été créé en réponse à une attente exprimée dès 1998 lors des États Généraux des malades du cancer et de leurs proches. La Ligue nationale contre le cancer en partenariat avec l’Institut de cancérologie Gustave Roussy, (IGR, Villejuif) et Sanofi a alors créé le premier Espace de rencontres et d’information (ERI®) à l’IGR. Il existe aujourd’hui 36 ERI® en France.

La première mission de l’accompagnatrice en santé est de les accueillir à n’importe quel moment de leur parcours : au moment du dispositif d’annonce, du programme personnalisé de soins ou de l’après-cancer.
Je les accueille, les écoute, les informe avec de la documentation fiable, variée et actualisée. Je les oriente, que ce soit vers les professionnels de soins de support présents dans l’établissement et vers d’autres ressources internes, ou vers les associations et dispositifs d’aides extérieurs au Centre. Entre le moment où le patient démarre son protocole de traitement et celui où il doit se repositionner dans sa vie familiale, sociale et professionnelle (l’après-traitement), il y a souvent des ruptures de parcours. C’est aussi mon rôle de les aider à saisir toutes les ressources disponibles pour qu’ils ne perdent pas le fil. Le but est de toujours faire de l’ERI® un repère dont peuvent se saisir les patients et les proches autant de fois qu’ils en ressentent le besoin. Je suis aussi en lien avec mes collègues soignants, pour les informer et les guider sur des questions spécifiques liées à l’accompagnement non thérapeutique.

Est-ce que vous avez eu une formation particulière ?

Il n’y a pas de formation particulière, mais une capacité d’accueil, d’écoute et un sens de la communication adaptée à un public en situation de fragilité.
Deux fois par an des formations sont dispensées pour actualiser la connaissance des différents acteurs vers lesquels je peux être amenée à orienter les personnes.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

La présence profondément humaine. L’accompagnatrice en santé prend le temps d’écouter et d’aider les patients comme les proches dans une autre temporalité que la prise en charge médicale.
Les personnes livrent ce qu’elles souhaitent de leur maladie, de leur vie en général, voire de leur croyance. Je réceptionne sans jugement et en toute confidentialité leurs propos et les émotions qui vont avec : colère, révolte, tristesse, crainte, doute, peur, joie, etc…
On vient aussi dans ce lieu pour verbaliser des victoires. Il n’y a pas toujours de réponse ou de solution adéquate à apporter aux problèmes des patients ou de leur proche. Je suis parfois même très limitée face à la difficulté de certaines situations. Avec l’expérience, j’ai ajusté ma communication, mon écoute active non pas pour donner une réponse, mais pour les comprendre, les rassurer. Parfois leur offrir un autre angle de vue, ainsi leur permettre de cheminer dans leur posture face à la maladie.


Est-ce un métier courant ? Avez-vous des contacts avec d’autres accompagnateurs en santé ?

Ce n’est pas une fonction très répandue, cependant, il y a un ERI® dans chaque Centre de Lutte Contre le cancer en France. Tous les accompagnateurs en santé des ERI® travaillent en réseaux. En fonction de l’expertise de chacun, nous sommes amenés à solliciter le réseau sur des sujets pour lesquels nous avons besoin d’informations.

ERI® du Centre Antoine Lacassagne
Horaires d’ouverture
Mardi de 8h45 à 12h15 et de 13h15 à 16h45
Mercredi de 8h45 à 12h15
Jeudi de 8h45 à 12h15 et de 13h15 à 16h45
Renseignements
eri@nice.unicancer.fr
Tel   +33 (0)4 92 03 14 61

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Retour en images sur le 1er diner de charité et vente aux enchères caritatives Antoine Lacassagne en faveur de la lutte contre le cancer

 

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Rester à la pointe dans la lutte contre le cancer et porter des projets de recherche innovant en faveur de l’amélioration du confort des patients, c’est ce que le Centre Antoine Lacassagne a voulu faire en organisant son 1er diner de charité, le 13 avril dernier au musée départemental des arts asiatiques.

Nous nous réjouissons d’avoir accueillis une centaine d’entreprises mécènes et généreux donateurs, signe fort d’un engagement à nos côtés.

Une soirée placée sous le signe de la générosité et de l’innovation puisque plus de 40.000€ ont été collecté et serviront à financer un dispositif de radiothérapie basé sur l’Intelligence artificielle en interconnexion avec la thérapeutique.

Un immense merci à Guillaume Néry, parrain de la soirée, pour sa présence et les perspectives de recherche esquissées ensemble.

Le Centre remercie le chef Patrick Raingeard d’avoir offert, avec ses confères, Christophe Cussac, Jacques Rolancy et Vincent Delhomme, une partition culinaire à la hauteur de leurs étoiles.

Merci enfin à tous les invités, médecins, mécènes et partenaires, artistes et acteurs du monde sportif qui ont contribué à cette belle soirée.

Options, Groupe Pavillon, Etic, Aucop, Domain de l’Olivette, Soardi, Bonsai Center, Ecole hôtelière Paul Augier, Olivier Schneider, MAA, Département des Alpes Maritimes, Fragonard, Caisse d’Epargne, CCI, Crédit Mutuel, Clerad, Tosca immobilier, Cash Alimentation, OGCN, NVB, Les Aigles de Nice, D. Medvedev, Cap Estel, Jenk, Kevin Boussard, Stéphanie Natéra, Nicolas Bianco, Dany Yi, Cap Estel, Maison Kuentz, Ville de Nice, Azur Fête, Boisgirard-Antonini.

Pour recevoir des informations ou vous inscrire d’ores et déjà au 2ème deuxième diner Antoine Lacassagne cliquez ici ! > dons@nice.unicancer.fr

© Crédit photos Olivier Schneider

A la rencontre de nos professionnels – Anthony Truffaut, infirmier formé à la pose de DVI

« Nous avons toujours été mis à l’aise et avons su nous remettre en question si besoin. »

Anthony Truffaut,
FF infirmier de Bloc Opératoire

Depuis quand travaillez-vous au Centre et à quel(s) poste(s) ?

Je suis infirmier au Centre Antoine Lacassagne depuis ma sortie de l’école d’infirmier en 2015. Pendant mes études, j’ai fait un stage en Unité de Surveillance Continue qui m’a énormément plu et j’ai souhaité travaillé dans ce service. J’ai adoré cette Unité ce côté « petite » réanimation mais « très gros » service de chirurgie. Ce poste m’a permis d’évoluer énormément dans mes pratiques et de développer mon autonomie. Puis j’ai eu l’opportunité de suivre une formation en interne et d’apprendre les spécificités du métier d’Infirmier de Bloc Opératoire, un métier dans le métier d’infirmier. Avec quelques mois de compagnonnage, j’ai pu prendre ma place dans l’effectif et suis depuis deux ans « Faisant Fonction Infirmier de Bloc Opératoire ». J’ai pu apprendre un nouveau métier.

Comment avez-vous eu l’opportunité de vous former à la pose de DVI ?

Neuf mois après mon arrivée au bloc, j’ai appris qu’il était possible, en tant qu’infirmier, d’être formé à la pose de DVI (Dispositif Veineux Implantable), geste habituellement pratiqué par un chirurgien. J’ai trouvé tellement formidable de pouvoir évoluer comme cela dans mes pratiques que je me suis dit « Pourquoi ne pas tenter l’expérience ? ». La Direction a lancé un appel à candidature et suite à des entretiens, ma collègue Lise FABRON et moi avons été les deux candidats retenus. Nous sommes partis nous former au Centre Léon Bérard à Lyon pour pouvoir poser les cathéters en autonomie sous délégation d’un médecin. La formation technique et théorique à Lyon a duré 15 jours. Puis à notre retour, nous avons chacun réalisé 120 poses de cathéters au Centre, soit entre 4 et 5 mois de pose ; et avons été évalués par notre médecin référent, le Dr Nathalie FRAYSSINET.  Nous avons toujours été choyés par nos médecins délégants et référents, avec une grande confiance et beaucoup d’écoute et de bienveillance. Nous avons toujours été mis à l’aise et avons su nous remettre en question si besoin. Du coup nous sommes en totale autonomie, formés depuis avril 2022, et avons déjà posé plus de 250 DVI sans compter les 120 lors de notre formation.

Comme se passe l’organisation ?

A l’heure actuelle nous avons des jours dédiés de pose : le lundi pour Lise et le jeudi pour moi, une troisième personne vient d’être formée à Lyon et commence son parcours formant – les fameuses 120 poses – au Centre et dans un futur proche nous tournerons à 3 sur ces deux plages de pose.
Le patient est informé par son médecin que la pose de cathéter peut être réalisée par un médecin ou par un infirmier. De façon générale, tous les patients acceptent.
Aujourd’hui nous posons des cathéters à tous les patients, même des cas complexes (ce qui n’était pas le cas au début pour ne pas nous mettre en difficulté, ni représenter un danger ou une source de stress pour le patient).

Que souhaitez-vous ajouter ?

C’est une très belle opportunité qui nous est offerte mais il faut savoir rester humble. Nous avons été très bien formés, les médecins sont extrêmement disponibles et nous font confiance. Cela est très rassurant. Ils savent que si nous les appelons c’est que c’est important.

Il est important que les professions de soignants se diversifient tout en respectant les rôles et les hiérarchies. Cela permet à chacun d’ouvrir son champ de compétences, de faire évoluer les métiers et de maintenir leur attractivité.

Mars Bleu, le mois de la promotion du dépistage du cancer colorectal !

Comme chaque année, le mois de Mars est l’occasion de mettre l’accent sur l’intérêt du dépistage du cancer colorectal. Il appartient à chacun de nous de relayer l’intérêt du dépistage et pour cela d’en connaitre les enjeux et son organisation.

Entretien avec le Dr Ludovic Evesque, Oncologue Médical au Centre Antoine Lacassagne


Pourquoi un dépistage ?

Le cancer colorectal est le 2ème cancer le plus meurtrier, après le cancer du poumon. Chaque année il touche plus de 43 000 personnes en France, le plus souvent après 50 ans, et est responsable de plus de 17 000 décès. Il touche 4 hommes sur 100 et 2 femmes sur 100.

Il s’agit d’un cancer qui reste très longtemps asymptomatique. Attendre l’apparition de signes cliniques traduit souvent malheureusement la présence d’un cancer plus avancé. Son histoire naturelle est bien connue : le stade de cancer fait suite au développement sur une durée d’environ 10 ans d’un polype dit dysplasique.

En cas de prise en charge à un stade précoce, ce cancer se guérit dans 9 cas sur 10. Il faut donc le diagnostiquer le plus tôt possible.

En quoi consiste le test de dépistage ?

En cas de cancer, ou de polype, la paroi du colon est abimée et laisse passer des quantités infimes d’hémoglobine qui peut être identifiée dans les selles. L’objectif du test est donc de rechercher la présence d’une quantité infime de sang dans les selles, invisible à l’œil nu. Il s’agit d’un kit avec un dispositif permettant de recueillir un minuscule échantillon de selles que l’on place dans un flacon et que l’on envoie à l’aide d’une enveloppe prétimbrée à un laboratoire d’analyses centralisé. Les résultats sont disponibles en ligne 3 jours après l’envoi du test.

En pratique comment est organisé le dépistage ?

Il s’adresse à tous les citoyens âgés de 50 à 74 ans, qui n’ont ni symptôme et ni facteur de risque particulier. Un courrier est adressé tous les 2 ans à partir de 50 ans et invite à consulter son médecin traitant. Ce dernier évalue le niveau de risque et oriente, soit vers un test de dépistage qu’il remet au patient, soit vers une consultation de gastroentérologie si le risque est jugé élevé ou s’il existe des symptômes évocateurs. Depuis peu, pour les personnes pressées ne souhaitant pas prendre rendez-vous chez le médecin traitant, il est possible de commander directement son kit de dépistage en ligne (https://monkit.depistage-colorectal.fr/) ou de le récupérer chez son pharmacien. Le test est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie.

Si le test est positif que faire ?

Le test est rendu négatif dans 96% des cas. Si tel est le cas on peut être rassuré et il est recommandé de réitérer le test à la prochaine sollicitation de l’Assurance Maladie 2 ans plus tard.

Si le test est positif en revanche il faut consulter son médecin traitant afin d’être orienté vers un gastroentérologue qui pratiquera une coloscopie afin de vérifier l’état de la paroi colique et la présence éventuelle d’un cancer ou d’un polype précancéreux. Attention un test positif ne signifie pas la présence d’un cancer mais justifie la réalisation d’un tel examen pour vérification.

Que dire aux personnes qui s’estiment en bonne santé, sans symptôme particulier et avec un mode de vie sain et qui ne voient pas l’intérêt d’un tel examen ?

Ce test est spécifiquement fait pour eux ! Il ne s’adresse pas à des malades mais à des personnes en bonne santé et sans symptôme. La contrainte du test est minime par rapport à l’intérêt pour leur santé future. Le message est difficile à faire passer, d’où l’intérêt des campagnes de dépistage !

Y a-t-il d’autres alternatives ?

Non il n’y a pas d’autre alternative séduisante à ce jour !

Dans le futur la recherche sur prise de sang d’ADN tumoral circulant devrait se développer et potentiellement supplanter ce test. Mais il faudra encore probablement encore attendre plusieurs années avant que cette pratique ne s’impose. La réalisation d’une coloscopie d’emblée pour toute la population n’a pas été retenue par les autorités françaises en raison de l’acceptabilité délicate de cet examen, de son risque potentiel, et du cout important que cela représenterait pour la société.

Quel est le taux de participation ?

Beaucoup trop bas malheureusement. La participation a ce dépistage reste insuffisante : elle n’est que de 34,6% en France en 2020-2021 permettant le diagnostic de 2 200 nouveaux cancers et 2 600 décès qui sont évités chaque année.

L’augmentation de cette participation permettrait d’éviter chaque année 5 700 cancers colorectaux et 6 600 décès avec un taux de participation à 65% !

En parler autour de vous contribue à démystifier ce test, et au-delà de l’aspect jugé parfois « sale », tabou, et d’un intérêt parfois jugé insuffisant chez les personnes en bonne santé, permettra d’augmenter ce taux de participation et de sauver des vies. Allons-y !

Vente aux enchères – Jeudi 13 avril 2023

Le 13 avril, le Centre Antoine Lacassagne et la Maison de ventes Boisgirard-Antonini proposeront une vente aux enchères inédite en faveur de la lutte contre le cancer dans la région.

13 artistes de la région et acteurs locaux ont répondu présents en proposant des lots inédits pour l’occasion :  expériences originales, moments d’exception, équipements sportifs dédicacés et œuvres d’art uniques.

Les fonds récoltés lors de la soirée serviront à faire avancer la recherche et à financer un projet visant à améliorer la prise en charge de nos jeunes patients grâce à un dispositif de contourage innovant, basé sur l’Intelligence Artificielle en Radiothérapie pédiatrique.

Pour participer à la vente aux enchères et tenter d’acquérir l’un des magnifiques lots, il suffit :

– D’être présent au diner de charité le 13 avril qui se déroulera au musée départemental des arts asiatiques
ou
– De passer un ordre d’achat, dès à présent, en envoyant un mail au commissaire-priseur en charge de la vente, à l’adresse suivante : pierre-dominique@boisgirard.net

Découvrez le catalogue ici

Contacts 

Julien Lizé (Centre Antoine Lacassagne) : julien.lize@nice.unicancer.fr
Pierre-Dominique Antonini (Commissaire-priseur) : pierre-dominique@boisgirard.net

Deux projets du Centre lauréats du 14ème Appel à Projets Santé du Département des Alpes Maritimes

Jeudi 2 mars dernier avait lieu la Cérémonie des lauréats de l’Appel à Projets Santé du Département : deux projets du Centre ont été retenus par le Comité Scientifique et seront financés à hauteur de 50% par le Département :

Projet de Pierre-Malick KOULIBALY, Physicien Médical : « Optimisation des doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée au 177Lu-PSMA pour le cancer de la prostate ».

Projet du Dr Déborah Aloi, Onco-radiothérapeute : « Amélioration de la prise en charge du patient traité en protonthérapie oculaire grâce à une nouvelle chaise robotisée 7 axes ».

Pour le premier projet, le financement du Département permettra l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie pour optimiser les doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée pour le cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate métastatique représente 20 000 nouveaux cas par an en France, dont 48 % à 80 % seront résistants à la castration. C’est un enjeu majeur de santé. Un nouveau médicament radiopharmaceutique (177Lu-PSMA) permet désormais de proposer à ces patients une nouvelle solution thérapeutique via la radiothérapie interne vectorisée (RIV, médecine nucléaire). Les patients éligibles vont bénéficier de 4 à 6 cures de ce traitement. En radiothérapie externe et en curiethérapie, une étude dosimétrique est réalisée préalablement à tout traitement. Ce n’est pas le cas actuellement en RIV où l’on délivre au patient une activité forfaitaire sans connaître précisément la dose qui va être déposée au niveau de la cible tumorale ou des tissus sains.

Réaliser une étude dosimétrique préalablement à la RIV pour connaître précisément la dose délivrée aurait deux avantages majeurs :

1/ Disposer de données permettant d’optimiser l’activité délivrée au cours des cures successives.
2/ Documenter la dose déjà déposée au niveau de chaque type de tissus (moelle osseuse par exemple) dans le cas où une radiothérapie externe classique doit être prescrite par la suite.

L’objectif du projet est de développer un protocole complet (Clinical Dosimetry Workflow) permettant l’estimation de la dose délivrée au patient. Ce protocole comprend entre autres la mise en place et la validation des étapes de calibrage des caméras scintigraphiques, d’acquisition, de reconstruction et de quantification des images du patient, de prétraitement et enfin d’estimation de la dose.

Cette estimation finale de la dose nécessite l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie, acquisition qui fait l’objet de l’Appel à Projet du Département.

Pour le second projet, le financement du Département permettra le remplacement de la chaise de traitement, associée à un robot 7 axes, utilisée pour la protonthérapie oculaire.

Le cyclotron MEDICYC a traité avec succès 7 000 patients de toute la France souffrant de tumeurs oculaires depuis plus de 30 ans, soit 10% des patients mondiaux. Certaines de ses composantes montrent des signes de vieillissement, c’est le cas des systèmes hyperfréquences permettant l’accélération des protons dans le cyclotron mais aussi des alimentations de puissance du cyclotron et de ses sous-équipements et de certains des équipements mécaniques comme la chaise de positionnement du patient en salle de traitement. Cette dernière présente des jeux importants qui nécessitent une prise de clichés rayons X excessive de positionnement de l’œil du patient lors de chacun de ses déplacements.

Le remplacement de la chaise de traitement, associée à l’acquisition d’un nouveau robot de positionnement « 7 axes », permettraient de :

– Réduire le risque potentiel de sur-irradiation du patient lié au déplacement de la chaise.
– Réduire le temps global de traitement par un pré-positionnement rapide et automatisé de l’œil.
– Proposer des faisceaux de traitements cliniquement significatifs avec des angulations inaccessibles à ce jour avec la chaise en place.
– Améliorer le confort du patient du fait de l’assise dure, avec des rotations de tête inconfortables pour lesquelles des rotations appliquées par le robot peuvent se substituer.
– Faciliter la prise en charge des patients petits (enfants) ou très grands qui imposent l’utilisation d’entretoises lourdes et difficiles à manipuler.
– Diversifier les indications cliniques avec la prise en charge de tumeurs peu profondes extra-oculaires.
– Coupler positionnement spatial et angulaire de l’œil afin de proposer des solutions de repositionnement automatisées basées sur les clichés rayons X affichant les clips de Tantale (actuellement le positionnement est fait de façon manuelle et itérative et est très opérateur dépendant).
– Oter l’appréhension psychologique de la « chaise électrique » pour les patients comme pour le personnel.
– Utiliser le robot comme passeur d’échantillons pour la recherche en biologie et le contrôle de qualité du faisceau.

Publication des résultats de l’essai OPERA dans The Lancet

Le Centre Antoine Lacassagne annonce la publication dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet Gastroenterology and Hepatology des résultats de son étude européenne OPERA 

Il est désormais possible de guérir d’un cancer du rectum à un stade précoce sans intervention et en gardant une fonction intestinale normale. Ces traitements conservateurs utilisant la radiothérapie de contact (technique Papillon) viennent d’être publiés dans la revue Lancet par le Pr Jean-Pierre GERARD suite à l’étude randomisée OPERA.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468125322003922?via%3Dihub

Les résultats publiés montrent que pour les cancers du rectum traités à un stade précoce (T2-T3a/b inférieur à 5 cm de diamètre) on peut espérer 80% de traitement conservateur au-delà de 3 ans en associant une radio-chimiothérapie et une radiothérapie de contact endocavitaire (Technique Papillon). On atteint 90% pour les tumeurs de moins de 3 cm traitées d’emblée par radiothérapie de contact. 

Le Pr H. Rutten de Hollande commente cette étude dans la revue Lancet en écrivant : c’est la première fois qu’une étude scientifique apporte la preuve formelle du succès d’un tel traitement conservateur sans chirurgie. Désormais il est possible de programmer, dès le diagnostic de ces formes précoces, une stratégie de préservation de l’organe. Le rôle de la radiothérapie de contact est essentiel et démontré. La guérison sans mutilation n’est plus une « loterie » conclue ce chirurgien.

C’est dans le cadre de Mars Bleu, Mois du dépistage du cancer colorectal que le Centre annonce cette publication, démontrant une fois de plus l’intérêt du dépistage et le la prise en charge précoce de la maladie.

L’essai OPERA a impliqué 3 centres français (Nice, Lyon, Mâcon), 4 centres anglais et un centre suisse. Par tirage au sort, entre 2015-2020, 141 patients ont été traités, soit selon le protocole Habr Gama, soit par le même protocole mais en ajoutant 3 séances de radiothérapie de contact. Sur l’ensemble des malades, ceux ayant bénéficiés de radiothérapie de contact ont pu conserver un rectum normal dans 80% des cas (contre 59% sans radiothérapie de contact) et si ces tumeurs T2-T3ab étaient inférieures à 3 cm, 30 sur 31(>90%) sont en vie à 3 ans sans opération, sans toxicité importante et avec une fonction intestinale satisfaisante.

« Cette possibilité, grâce à la radiothérapie de contact, de guérir les cancers précoces du rectum sans chirurgie est une révolution dans les pratiques médicales » explique le Pr Jean-Pierre GERARD. « Elle est pratiquée à Nice depuis plusieurs années, mais il manquait la « preuve scientifique » de son efficacité. C’est chose faite depuis la publication de l’essai OPERA. Il faut bien sûr modération et rigueur gardées. Seuls peuvent bénéficier de ces traitements conservateurs des patients  » bien sélectionnés « . Cette approche conservatrice s’inscrit totalement dans le projet national de « désescalade » dans la prise en charge des cancers promu actuellement par le gouvernement. L’avenir, avec l’aide de tous les gastro-entérologues, chirurgiens et cancérologues et le soutien des industriels de la radiothérapie devrait, on l’espère, confirmer cette bonne nouvelle dans la vie de tous les jours. »

Classement Newsweek 2023 des hôpitaux spécialisés en cancérologie

Nous sommes fiers de partager le classement Newsweek 2023 des hôpitaux spécialisés en cancérologie. Pour la 4ème année consécutive, le Centre Antoine Lacassagne (UNICANCER) figure parmi les meilleurs hôpitaux au monde (125ème), mais aussi parmi les meilleurs en France (9ème) et le premier de la Région Sud de Provence-Alpes-Côte-D’azur.


Ce classement prend en compte des critères qui ont du sens : l’évaluation par des pairs sélectionnés dans 28 pays, la satisfaction des patients et les principaux indicateurs relatifs à la qualité et à la sécurité des soins, mais aussi cette année le niveau de déploiement de l’intelligence artificielle et des technologies du numérique dans l’établissement. 

C’est à nouveau une belle reconnaissance et un réel encouragement pour notre établissement. Un immense merci à l’ensemble du personnel du Centre Antoine Lacassagne pour son remarquable engagement quotidien au service des malades.

https://www.newsweek.com/rankings/worlds-best-specialized-hospitals-2023